Au début de l’année 1950, la philosophie politico-militaire
des Etats-Unis a été résumée dans un document qui est resté dans l’Histoire
comme « NSC-68 ».Le ton de ce document est très pessimiste, à la fois
en ce qui concerne les intentions du bloc soviétique et la capacité de se
défendre « du monde
libre »…NSC-68 donne une image irrémédiablement nocive et destructive du
communisme, l’image d’une agressivité sans fin , une agressivité à laquelle les
Etats- Unis ne sont pas en mesure de
répondre.NSC-68 recommande 50 milliards de $ pour remédier à cette faiblesse.
En effet, en 1950, les Etats –Unis sont très affaiblis sur
le plan militaire. Le nombre des soldats est plus petit qu’il n’était au moment
de l’attaque surprises sur Pearl Harbor. La frénésie de démobilisation à la fin
de la guerre a touché tous les secteurs. L’armement est vieilli, les programmes
d’entraînement retardés, les unités sous-équipées, le budget réduit .On est
encore très loin des 50 milliards prévus
par NSC-68…
C’est dans ce contexte qu’à l’aube du 25 juin 1950 les
canons Nord-Coréens commencent à cracher le feu. Le barrage d’artillerie est
dévastateur et l’armée Nord –Coréenne balaie en quelques heures les faibles forces
du régime de Syngman Rhee. Les forces de Kim Il Sung passent le 38° parallèle et entrent en Corée
du Sud.
Les jours qui vont suivre pèseront lourd dans l’Histoire. Le
25 juin, le Conseil de Sécurité des
Nations Unis, en l’absence du délégué russe Yakov Malik, qui
boycotte la séance, condamnent l’agression Nord-Coréenne. Le 27 juin, le
général Douglas MacArthur, commandant des forces américaines au Japon, reçoit
l’ordre de soutenir les forces Sud-Coréennes avec des forces aériennes et
navales. Les citoyens américains sont évacués de Corée et la 7-ème Flotte
croise au large de Formose. Cette dernière mesure vise autant de prévénir une
attaque communiste contre la Chine que d’empêcher Chang Kai Chek de débarquer
sur le continent chinois et de recommencer sa guerre contre Mao Tse Tung….Ce
n’est vraiment pas le moment…
Le même jour, le 27 juin 1950 , le Conseil de Sécurité
prendra une résolution historique, toujours en absence du délégué russe (qui ne
sera, donc, pas en mesure d’y opposer son véto !!). Cette résolution appelle
tous les membres des Nations Unies à repousser l’agression Nord Coréenne et de
rétablir, par TOUS LES MOYENS à leur disposition la paix dans la péninsule
coréenne.
Le 28 juin les troupes Nord-Coréennes pénètrent dans Séoul
et le 30 juin le Président Harry Truman autorise donc, sans consultation
préalable du Congrès (mais avec son approbation ultérieure) l’intervention des
forces terrestres américaines sur le sol
coréen.
Lorsque la crise coréenne éclate les deux composantes de la
personnalité de Truman entrent en conflit : d’un côté la détermination, de
l’autre côté la prudence. D’une part Truman tremble à l’idée que la Corée ne soit qu’une diversion et qu’un
conflit avec les communistes puisse éclater ailleurs, en Asie ou en Europe, en ce
moment si inopportun pour l’Amérique affaiblie sur le plan militaire. Son premier
souci est, donc, de prévenir une conflagration mondiale à propos de la Corée. A
la question des journalistes « Monsieur le Préddent, sommes-nous en
Guerre ? » Truman répond qu’il s’agit seulement d’une SIMPLE
OPERATION DE POLICE destinée à repousser un tas de bandits communistes…
La Guerre de Corée est la première guerre onusienne de
l’Histoire. Le très égocentrique, voire
égomaniaque héros de la Guerre du Pacifique, Douglas MacArthur, qui se comporte au Japon tel un
Shogun, prendra la tête des forces américano-onusiennes qui débarqueront sur le sol coréen dès juillet 1950. Des forces canadiennes, turques, anglaises, néerlandaises, grecques,colombiennes vont se joindre aux troupes américaines stationnées au Japon. Ces soldats haïssent la Corée. Ils haïssent sa chaleur, l’odeur des engrais humains qui couvrent les champs… Les américains n’ont qu’une idée en tête : que cette « Opéraion de Police » finisse vite, qu’on soit de retour au pays à Noël. (Home by Christmas…) Dans leur pires rêves ils n’imaginent l’enfer qui les attend : un enfer de trois ans et le monde au bord d’une troisième guerre mondiale.
égomaniaque héros de la Guerre du Pacifique, Douglas MacArthur, qui se comporte au Japon tel un
Shogun, prendra la tête des forces américano-onusiennes qui débarqueront sur le sol coréen dès juillet 1950. Des forces canadiennes, turques, anglaises, néerlandaises, grecques,colombiennes vont se joindre aux troupes américaines stationnées au Japon. Ces soldats haïssent la Corée. Ils haïssent sa chaleur, l’odeur des engrais humains qui couvrent les champs… Les américains n’ont qu’une idée en tête : que cette « Opéraion de Police » finisse vite, qu’on soit de retour au pays à Noël. (Home by Christmas…) Dans leur pires rêves ils n’imaginent l’enfer qui les attend : un enfer de trois ans et le monde au bord d’une troisième guerre mondiale.
Fin de la deuxième partie. Cette série va comporter 6
articles.Prochain article: Le début de la
mésentente entre le Président Truman et le Général MacArthur!
mésentente entre le Président Truman et le Général MacArthur!
Je vous recommande la lecture du livre de Sir Max
Hastings , « The Korean War », paru chez Pan Books en 1987 ainsi que la consultation du
numéro de mars 2013 de la revue l’Histoire.Je vous reccomande aussi la lecture des mémoires de George F Kennan, "Memoirs, 1925-1950",,parus chez Little et Brown en 1967 ou en paperback chez Bantam 1969: absolument superbe! Un must pour celui qui s'interesse a l'histoire diplomatique américaine!
Elisheva Guggenheim-Mohosh
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