samedi 21 juin 2014

La guerre de Corée, troisième partie: début de la mésentente Truman-MacArthur!






Au début du mois de décembre 1950 Washington prévient Douglas MacArthur : Oui au harassement de l’ennemi Nord Coréen en déroute, même au-delà du 38° parallèle. Non à un comportement pouvant provoquer une intervention russe ou chinoise dans le conflit. Il ne faut surtout pas perdre de vue – dit Washington – que le port soviétique de Vladivostok n’est qu’à 60 km au Nord-Est de la frontière coréenne!

Et c’est ici que le bât blesse. Il n’y a pas de réelle identité de vue entre le Président Truman et son commandant en Extrème-Orient  au sujet des objectifs fondamentaux de l’intervention américano-onusienne en Corée. Le Président Truman  veut contrer l’expansionnisme russe en
repoussant l’ennemi. Mac Arthur, lui, veut anéantir l’ennemi .Pour ce faire , il  est prêt de porter la guerre au-delà de la frontière coréenne, sur terre chinoise. Ou russe, s’il le faut.

N’a-t-il pas défini le 26 août 1950, dans un discours devant les anciens combattants, la ligne de défense des Etats-Unis  comme «  une ligne  allant de Vladivostok à Singapour » ? N’a-t-il pas déclaré que « seule la maîtrise de cette ligne de défense fera de l’Océan Pacifique un Lac Paisible » (a Peaceful Lake…) ?

Bien sûr, devant le tollé déclenché à Washington MacArthur se rétracte….D’ailleurs, en bon soldat discipliné, ne se rétracte-t-il pas toujours ? Il retire donc tout ce qu’il a dit. Chaque mot
prononcé….APRES leur publication par les journaux.


Truman fulmine et rêve. Faute de pouvoir baîlloner son général encombrant, il rêve de pouvoir le congédier… Un jour….Mais pas maintenant. Pas après la grande victoire du Port d’Inchon, le 15 septembre 1950.


Pour le moment, il s’agit d’aller au devant de MacArthur chez lui, dans son fief du Pacifique. La rencontre Truman-MacArthur a lieu le 15 octobre 1950, sur l’île de Wake. Curieusement, on parle peu du conflit coréen, considéré comme étant- plus ou moins- terminé… On parle du plan de la reconstruction de la Corée en ruines, on parle de l’amélioration du traité de paix avec le Japon, on parle du Pacifique en général. On parle même dune possibilité de redéploiement des troupes ayant combattu en Corée : en Europe, ou ailleurs.

Les craintes du Président Truman à propos d’une éventuelle intervention chinoise ? MacArthur les balaie d’un geste de la main. C’est vrai, le premier octobre 1950 le Premier ministre chinois Chu En Lai a convoqué l’ambassadeur indien et lui a annoncé en termes très clairs que si les forces Sud-Coréennes et américano-onusiennes traversent le 38° parallèle, la Chine entrera dans le conflit. Egalement vrai : New Delhi a transmis ce message à toutes les capitales du monde, Washington en tête. Vrai aussi : les services de renseignement alliés ont averti MacArthur des concentrations suspectes de troupes chinoises en Mandchurie. Mais MacArthur ne croit pas à une intervention chinoise dans le conflit. Ou alors quelques dizaines de milliers d’hommes, peut-être…

Au moment où le général Douglas MacArthur parle ainsi, près d’un quart de million de soldats chinois ont déjà traversé la rivière Yalu et se cachent, disséminés dans les collines Nord-Coréennes. Plus d’un million d’autres soldats chinois se tiennent près sur la rive chinoise du fleuve.

Fin de la troisième partie.

Elisheva Guggenheim-Mohosh


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